Éditorial (554)
© APMEP Décembre 2024
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Le numéro que vous avez en main explore de multiples facettes de la thématique « Mathématiques en histoire(s) ». Le sujet est en effet ouvert. L’histoire des mathématiques s’est fait une place dans les programmes et aide à donner du sens à certaines notions en les mettant en perspective avec les questions vives de l’époque où elles ont été construites. C’est d’ailleurs l’objectif du groupe « Histoire des mathématiques » de l’APMEP: n’hésitez pas à vous renseigner auprès de Nathalie Chevalarias (cf. cet article si vous souhaitez y participer). Mais on oublie parfois que les mathématiques se cachent aussi dans les histoires : on les retrouve dans les comptines qui participent aux premiers apprentissages, dans les contes, romans ou bandes dessinées proposés notamment sur le site Littéramath.
Savez-vous que nous fêtons cette année le centenaire de l’égalité des filles et des garçons devant le baccalauréat ? Voici une occasion pour nous rappeler quelle est la place des femmes dans l’histoire des mathématiques et les restrictions ou interdictions dont elles ont longtemps été victimes, concernant particulièrement l’enseignement. L’histoire laisse des traces et les stéréotypes demeurent. Par exemple, le rapport de l’IGÉSR (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (ministère de l’Éducation nationale)) de 2023 souligne que « l’écart de sentiment de réussite entre filles et garçons est très largement supérieur à l’écart du taux de maîtrise des compétences ». Or on sait que le sentiment d’efficacité est un facteur important de réussite en mathématiques. Cela a aussi un impact sur les choix des unes et des autres dans le supérieur puisque la sous-estimation de leur niveau réel contribue fortement au fait que les filles demandent moins souvent des filières sélectives (voir à ce propos la note 24.20 (mai 2024) de la depp — Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (ministère de l’Éducation nationale) — Les différences d’orientation entre les filles et les garçons à l’entrée de l’enseignement supérieur.
Malgré les dires de certains, la réforme du lycée a conforté les choix en fonction du genre (et de l’origine sociale) des lycéens et lycéennes. Nous continuons donc à contester l’organisation du cycle terminal et à alerter sur le sujet avec le collectif Maths&Sciences pour que les décisions politiques d’aujourd’hui n’aillent pas à rebours du sens de l’Histoire.
Claire Piolti-Lamorthe
Présidente de l’APMEP
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