Éditorial (552)

© APMEP Juin 2024
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Une fin d’année scolaire inquiétante : la parole politique et son écho dans les circulaires ministérielles paraissent précipiter toujours davantage notre école dans le chaos.

Nous répétons notre opposition aux groupes de niveau. Les établissements, dans toutes les académies, se mobilisent. Les parents aussi font entendre leur voix. Mais rien ne semble suffisant.

Et notre ministère est déjà passé au sujet suivant : après le « choc des savoirs », le « choc d’attractivité » pour le métier d’enseignant. Certes, notre métier n’attire plus. Mais notre ministère ne perçoit-il pas qu’il contribue à cette baisse d’attractivité en modifiant sans cesse l’organisation de notre travail, en contraignant nos pratiques, en empêchant la formation continue et en proposant des modalités à rebours de nos valeurs ?

La seule réponse actuellement proposée est de modifier la formation initiale et d’avancer le recrutement. Reconnaissons que cela va dans le sens de certaines de nos propositions : nous avions notamment pointé la charge de travail trop importante pour les étudiants en Master 2 entre les stages sur le terrain (les cours à préparer, etc.), la formation à l’INSPÉ, le mémoire et le concours ; les conditions de stage difficiles pour les lauréats titulaires d’un master MEEF à 100 % avec leurs élèves. Mais ne pourrait-on pas, pour une fois, prendre le temps d’élaborer un projet pérenne qui permette d’assurer une maîtrise des savoirs disciplinaires, indispensable à la qualité de l’enseignement, et de maintenir une articulation pensée entre les savoirs théoriques, académiques et professionnels ? Le nouveau concours est annoncé dans un an : comment travailler en si peu de temps ? Comment, avec une telle instabilité, donner confiance aux étudiants pour qu’ils s’engagent dans la voie de l’enseignement ? L’attractivité de notre métier se limite-t-elle à ses conditions d’accès ?

Comme toujours, nous ne baissons pas les bras : nous avons signé avec le collectif Maths&Sciences une tribune dans le Monde, nous avons demandé à rencontrer la conseillère ministérielle à la formation initiale, nous répétons une fois de plus que le temps politique n’est pas celui de l’école et que la précipitation amène à proposer des solutions simplistes et inadaptées.

L’année a été dense, mais notre engagement dans notre métier, dans l’APMEP, fait notre force. Et comme le numéro d’Au fil des maths que nous avons entre les mains est une fois de plus enthousiasmant, il contribue à nous redonner l’élan dont nous avons besoin !

Claire Piolti-Lamorthe
Présidente de l’APMEP

Pour citer cet article : La Présidente, « Éditorial 552 », in APMEP Au fil des maths. N° 552. 17 juin 2024, https://afdm.apmep.fr/rubriques/editorial/editorial-552/.

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