L’âme vive de l’APMEP

Les Journées Nationales de l’APMEP d’octobre 2022 se sont déroulées à Jonzac. L’association a reçu de nombreux messages positifs et pleins d’énergie1, preuve que l’APMEP apporte des solutions concrètes aux collègues.
Cet article, construit comme un dialogue entre le bureau national et le discours d’ouverture de notre présidente Claire Piolti-Lamorthe, porte haut les valeurs de notre association et sa volonté d’agir au quotidien.

Claire Piolti-Lamorthe et le bureau national de l’APMEP

© APMEP Décembre 2022
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L’APMEP, dynamisme et engagement


« Nous avons besoin de toutes les forces vives et je vous encourage toutes et tous à participer à la vie de l’association, chacun à sa mesure en en parlant autour de vous, en soutenant votre Régionale ou en présentant votre candidature au comité, car nous sommes riches de la pluralité des points de vue, des propositions, des engagements. Et justement, des propositions, de l’engagement, il en faut certainement quand le calendrier de notre ministère questionne si vivement la place des mathématiques et leur forme d’enseignement. »

L’APMEP est une association indépendante, dont le fonctionnement et les échanges permanents protègent de toute tentation dogmatique. Les membres de l’APMEP sont sur le terrain, dans les classes de la maternelle à l’université, de l’enseignement général ou professionnel. Nous connaissons la réalité du métier et en vivons les transformations. Nos réflexions nourrissent les prises de position de l’APMEP, ses réactions, ses mises en garde. Même si elle n’est pas politiquement décisionnaire, l’association formule des propositions relayées par les médias. Plus encore, l’APMEP apporte des réponses. Ces réponses ne prennent pas la forme de décrets ni de lois, mais de tables rondes pour réfléchir à nos pratiques, de brochures qui regorgent d’activités pour nos élèves, d’ateliers de formation entre pairs pour développer nos gestes professionnels, de conférences qui enrichissent nos savoirs et consolident les ponts avec les arts, l’actualité, les sciences, la littérature ou l’histoire. Nos réponses sont à l’image de l’APMEP : elles sont ancrées dans la réalité et plurielles.

L’APMEP, un lieu unique de débat et de travail entre professionnels

« Ce discours serait trop long si je devais égrener tous les sujets d’inquiétude tant ils demeurent prégnants. La conférence de presse de rentrée du ministre de l’Éducation nationale révèle toutefois en filigrane un résumé de ces craintes que nous formulons depuis longtemps sans être entendus.

Son discours portait sur trois grands thèmes : l’excellence pour tous, l’égalité des chances et le bien être des élèves. On ne peut qu’être d’accord avec ces grands principes qui sont notre boussole quotidienne. Mais qu’en est-il des moyens proposés pour respecter ces valeurs fondamentales ? »

Alors que le ministère s’interroge sur la pertinence de l’uniforme à l’école, vante la culture de l’évaluation comme remède à la baisse du niveau des élèves français, cherche à créer des manuels de référence standardisés ou se focalise sur des classements nationaux ou internationaux plutôt que sur le plaisir d’apprendre, l’APMEP construit au quotidien un projet bien différent, ancré, lui, dans le XXIe siècle. Aux Journées Nationales à Jonzac, nous avons travaillé concrètement sur l’égalité des chances: de la menace du stéréotype à l’école aux dégâts de la réforme du lycée général, de l’obstacle du manque de moyens et des effectifs de classes trop chargées au désastre annoncé de la réforme du lycée professionnel, du scandale du peu de moyens mis à disposition pour les élèves à besoins particuliers à l’absence de bienveillance envers nos professions, toutes ces questions vives ont été abordées.

L’APMEP, un collectif et un réseau pour lutter et proposer

« Les solutions proposées au lycée général et technologique ou professionnel montrent bien aussi le manque d’écoute du ministère. […] La réintroduction des mathématiques dans le tronc commun, décidée de manière précipitée, ne règle aucun des problèmes que leur disparition avait soulevés : le contenu des programmes ne correspond pas à des mathématiques pour tous et il ne suffit pas non plus pour accéder au supérieur. […] On déplore (comme nous l’avions prévu) une baisse du nombre de filles et d’enfants issus de classes sociales défavorisées en spécialité math. Mais ces élèves ne risquent-ils pas de croire que le tronc commun va leur suffire et ne pas oser s’engager dans la voie de la spécialité ? Quant au lycée professionnel, comment penser qu’en réduisant le volume horaire de l’enseignement général au profit des stages, les élèves pourront avoir les compétences nécessaires pour être des citoyens éclairés et accéder et réussir dans le supérieur ? La question du changement de statut des enseignants est aussi inquiétante : qui enseignera à l’avenir à nos élèves de voie professionnelle ?
À toutes ces questions, toutes ces inquiétudes, la seule réponse possible est l’action collective. C’est notre force. »

L’APMEP, c’est un collectif qui s’inscrit lui-même dans un réseau : les membres de la communauté mathématique, d’autres associations, des sociétés savantes interagissent pour enrichir la réflexion, dépasser les préjugés, analyser la situation le plus objectivement possible et proposer des solutions, portées toutes et tous ensemble. Aux Journées Nationales, des inspecteurs généraux sont toujours présents pour recueillir nos difficultés, se prêter au jeu des questions-réponses. Ces échanges, parfois houleux, sont précieux : ils permettent de faire entendre notre voix autrement et de réfléchir différemment. L’APMEP ne s’engage pas dans la controverse par principe, mais sait faire face à des désaccords ou des oppositions, en respectant toujours les personnes, en restant fidèle aux principes portés par l’association au nom de ses membres.

Mobilisons-nous ensemble !

« Notre slogan ``de la maternelle à l’université'' n’est pas un vain mot. Certes, l’enquête ``enseigner les mathématiques au XXIe siècle'' a montré la pluralité des points de vue au sein de l’APMEP. Mais tous les enseignants qui ont répondu ont le souci de se former, de faire progresser les élèves, d’améliorer leurs conditions d’accueil. Face à la complexité de l’exercice de notre métier, il n’y pas de solution simpliste. Des idées, des pistes de changement, nous en cherchons tous les jours au sein de l’APMEP : en confrontant nos points de vue, en croisant nos regards, nous avançons ensemble vers des propositions élaborées entre pairs acteurs de terrain ou de la recherche. Nous ne demandons qu’à les partager avec le ministère ! »

C’est toutes et tous ensemble que nous défendrons la place des mathématiques dans l’enseignement et changerons l’école. Soyons encore plus nombreuses et nombreux : adhérez, participez, parlez de l’APMEP autour de vous, soyez force de proposition, que vous exerciez dans le primaire, le secondaire ou le supérieur, l’enseignement général ou professionnel. L’association ne baissera pas les bras, quelles que soient les décisions politiques : c’est pour tous les élèves qu’elle se bat.

 

  1. Lisez, par exemple, la tribune Images des mathématiques aux Journées Nationales de l’APMEP écrite par René Cori le 1er novembre 2022. ↩︎
Pour citer cet article : Piolti-Lamorthe, C. et le bureau national, « L’âme vive de l’APMEP », in APMEP Au fil des maths. N° 546. 5 décembre 2022, https://afdm.apmep.fr/rubriques/opinions/lame-vive-de-lapmep/.


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